
Les autorités et le pouvoir judiciaire rwandais violent ouvertement les droits de Mme Victoire Ingabire Umuhoza, militante des droits humains et opposante politique rwandaise, arrêtée illégalement le 19 juin 2025.
La FVP rappelle à ces autorités que la communauté internationale observe la liste croissante d’irrégularités procédurales et juridiques dans le traitement de cette affaire. Ces violations, qui renforcent le caractère fictif de la procédure engagée contre elle, comprennent :
- le maintien en détention de Mme Ingabire, malgré l’incapacité du ministère public à présenter un acte d’accusation dans les délais impartis par le tribunal;
- l’interdiction faite à Mme Ingabire de parler à sa famille depuis son arrestation le 19 juin 2025, en violation des Règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela), qui autorisent des restrictions des contacts avec la famille pendant une période limitée et uniquement dans la mesure strictement nécessaire au maintien de la sécurité et de l’ordre;
- l’interdiction faite à Mme Ingabire de s’entretenir avec son équipe juridique internationale, ce qui constitue une violation supplémentaire des règles Nelson Mandela;
- Le refus du barreau rwandais d’autoriser l’avocat kenyan de Mme Ingabire à la représenter devant le tribunal, ce qui constitue une violation de son propre cadre réglementaire et du Protocole du Marché commun de l’Afrique de l’Est;
- la désignation des mêmes juges qui ont ordonné au ministère public d’enquêter sur Mme Ingabire pour statuer sur son procès;
- la décision d’incarcérer Mme Ingabire en isolement cellulaire avec une détenue condamnée pour meurtre. Le fait de détenir des prévenus en attente de jugement avec des condamnés est irrégulier et dangereux, compte tenu du statut de Mme Ingabire, personnalité politique ayant déjà reçu des menaces de mort.
La FVP est profondément préoccupée par cette décision de placer Mme Ingabire dans des conditions qui constituent une menace directe pour sa sécurité physique. La FVP tient à déclarer publiquement que le gouvernement rwandais sera directement responsable de tout préjudice subi par Mme Ingabire à la suite de cette décision.
Les violations persistantes des droits fondamentaux de Victoire Ingabire et de ses droits en tant qu’accusée soulignent encore davantage l’absence d’État de droit au Rwanda et ternissent davantage la réputation du pays sur la scène internationale. L’affaire Mme Ingabire est un nouvel exemple de l’utilisation du système judiciaire rwandais comme arme contre les opposants politiques du président Kagame. La FVP appelle la communauté internationale à continuer de dénoncer les violations commises par la justice rwandaise et à suivre de près cette procédure.
Bruxelles, le 9 Septembre 2025