SOS pour une femme courageuse en prison

Qui est madame Victoire Ingabire?

Victoire Ingabire

Madame Victoire Ingabire Umuhoza est présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU – Inkingi), un parti politique d’opposition démocratique au régime autoritaire du président rwandais, Paul Kagame. Le 16 janvier, 2010, après dix – sept ans d’exil aux Pays – Bas, elle est rentrée au Rwanda pour faire enregistrer son parti et pouvoir se présenter aux élections présidentielles prévues en août de la même année.

Comme femme et mère de famille elle est rentrée au Rwanda accompagnée de collaborateurs civils non armés, mais déterminés et inspirés par les principes de la non – violence et la construction de la paix . Elle n’a pas caché sa volonté d’inclusion, de justice pour tous et de dialogue national qui devrait mener à une transition à une démocratie plurariste en faveur et avec tous les rwandais.

Mme Victoire Ingabire Umuhoza a commis le crime de demander un dialogue inclusif en vue de plus de justice, seule condition à la réconciliation des Rwandais. Oser proposer une alternative au système dictatorial en place a retenti comme une provocation dans l’esprit de Paul Kagamé et de son groupe.

Le journal Jeune Afrique, reprenant les propos du Partis de Mme Victoire Ingabire, précise que , « en tant que leader de l’opposition politique, elle a dénoncé l’opacité concernant les responsabilités dans le drame rwandais ainsi que la discrimination pratiquée entre les victimes du génocide et celles des massacres à grande échelle commis au Rwanda et au Congo. Les victimes hutues étant oubliées et dénigrées, aucune réconciliation ne peut être envisagée. Dans son discours, elle réclamait l’égalité des chances entre les vivants et un égal traitement entre les morts hutus et tutsis, véritable condition de l’apaisement et de la réconciliation. Cette quête de vérité et de justice soulèvera un tollé dans les milieux proches du pouvoir ».

Regrettant que tous les changements de régime au Rwanda se soient, sans aucune exception opérés par des coups de force militaires, madame Ingabire voulait un changement démocratique et constitutionnel, basé sur les principes d’un Etat de droit garantissant la justice sociale. Ses ennuis commencent au lendemain de son arrivée à Kigali, avec une campagne de lynchage médiatique sans nom.

Et la plupart des analystes de la situation politique au Rwanda affirment que ces ennuis viennent du fait que le jour même de son retour, elle avait demandé, lorsqu‘elle était au mémorial du génocide à Kigali, que les auteurs de crimes contre les Hutu soient aussi jugés.

En avril 2010, elle fut arrêtée, puis libérée et placée en résidence surveillée.

Le 14 octobre 2010, elle fut de nouveau arrêtée, maltraitée par la police et incarcérée à la sinistre prison centrale de Kigali où elle est toujours internée entre les 4 murs du 1930.

Pour reconnaître son courage et son abnégation, le Réseau International des Femmes pour la Démocratie et la Paix a créé en son nom le « Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la démocratie et la paix ». Ce prix est décerné chaque année à la journée internationale de la femme.

Son procès

Dans sa publication du 30/10/2012, Human Rights Watch déclare : « Le verdict de culpabilité prononcé le 30 octobre 2012 dans le procès contre une dirigeante de parti d’opposition, Victoire Ingabire, est l’aboutissement d’un procès marqué par des irrégularités et par des chefs d’accusation à caractère politique ».

Par sa résolution 2013/2641(RSP), le Parlement européen a condamné sans aucune ambiguïté le caractère politique du procès de Victoire Ingabire. Il « condamne fermement la nature politiquement motivée du procès, la poursuite d’opposants politiques et l’issue décidée à l’avance du procès » de Madame Victoire Ingabire Umuhoza.

Dans son article du 25 mars 2013, Amnesty International souligne qu’il « a recueilli des informations selon lesquelles des détenus ont été soumis à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements au camp Kami. Le fait qu’au moins deux hommes jugés en même temps que Victoire Ingabire y aient été incarcérés pendant des mois avant de l’incriminer nous inspire de graves inquiétudes et doit donner lieu à une enquête ».

Cette ONG ajoute : « Le procès en première instance de Victoire Ingabire a été entaché d’irrégularités, et les normes internationales ont été bafouées ».

Enfin, « après avoir examiné les éléments de preuve produits lors du procès, Amnesty International ne voit pas ce qui prête à penser que Victoire Ingabire avait l’intention d’inciter à la violence ou à la haine à l’égard d’une ethnie ». « Amnesty International a conclu que l’observation du procès de première instance avait mis aujour des sujets majeurs de préoccupation. Dans la période précédant le procès, les autorités rwandaises ont fait des déclarations officielles qui ont posé des problèmes eu égard à la présomption d’innocence de Victoire Ingabire, notamment des conclusions préliminaires sur la valeur probante des éléments retenus à son encontre. Les accusations liées à la liberté d’expression manquaient de fondement juridique clair. Certains chefs d’accusation relatifs aux propos de Victoire Ingabire étaient fondés sur des textes législatifs imprécis et très larges, notamment les lois réprimant l’ « idéologie du génocide » ainsi que la « discrimination et le sectarisme ». Amnesty International n’a constaté ni appel ni incitation à la violence ou à la haine ethnique dans les éléments de preuve présentés par le ministère public lors du procès».
(www.amnesty.org/fr/library/info/AFR47/001/2013/fr)

ingabire-tribunalLe 30 octobre, 2012, après un procès émaillé de graves irrégularités, comme l’atteste Amnesty International dans l’extrait ci haut, madame Victoire Ingabire Umuhoza est condamnée à 8 ans de prison ferme. La Haute cour la trouve coupable de «conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre» et «négation du génocide». Curieusement, ses chefs d’accusations ne figurent pas dans l’acte d’accusation présenté à la cour lors de l’inculpation de l’accusée. Qui plus est, madame Victoire n’a jamais été interrogée sur ces chefs d’accusation, ni au CID (police criminelle), ni au bureau du procureur, ni devant la cour. Comme si ça ne suffisait pas, la loi sur le négationnisme qui a été utilisée pour la condamner est postérieure aux faits incriminés et n’est pas rétroactive. Madame Ingabire avait, durant les audiences, saisi la Cour suprême qui n’a pas statué. La haute cour s’est contentée d’une déclaration à la radio d’un porte – parole des cours et tribunaux rwandais en lieu et place d’un jugement de la cour suprême. De quoi souligner le manque d’indépendance de la justice rwandaise.

Le 13 décembre 2013, Mme Victoire Ingabire a été condamnée à quinze ans de prison ferme. Une peine bien plus lourde qu’en première instance, décidée par la Cour suprême de Kigali

Deux fois, à la barre, Mme Victoire Ingabire Umuhoza avait dénoncé des fausses preuves sans fondement, selon elle, avec des témoignages à charge obtenus sous la contrainte.

Ayant épuisé tous les recours devant les tribunaux rwandais, Madame Victoire Ingabire Umuhoza s’est tournée vers la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) .

Deux jours avant la tenue de l’audience du 4 mars 2016 opposant Madame Victoire Ingabire Umuhoza contre le régime qui l’a privé de liberté, devant la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), le gouvernement rwandais a notifié le 2 mars 2016 qu’il ne comparaîtra pas devant cette Cour.

Quelques jours auparavant, le 29 février 2016, le gouvernement rwandais avait notifié à la Commission de l’Union africaine le retrait de sa déclaration de reconnaissance de la compétence de la CADHP.

Contrairement à ce qu’a voulu toujours afficher le gouvernement rwandais devant le monde entier sur des prétendues performances de sa justice, ces manœuvres montrent à suffisance que le Rwanda n’est aucunement intéressé par la justice. Le gouvernement rwandais verse dans l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques : la seule justice internationale à laquelle il croit est celle qui arrange ses intérêts.

Après plusieurs tractations, la CADHP a fixé le procès au mois de mars 2017

Pour de plus amples informations sur le déroulement du procès au Rwanda, vous voudrez bien vous référer aux documents suivants :

Asphyxier la défense.

Depuis le début des enquêtes de la police, la stratégie du gouvernement a d’abord été d’intimider la défense. Le tout premier conseil de madame Victoire Ingabire, l’avocat américain Peter Erlinder, a tout simplement été arrêté et placé en détention. N’eut été l’action diplomatique des USA, principal allié du régime de Kigali, il serait toujours aujourd’hui derrière les barreaux. Un duo composé par un avocat rwandais et un avocat britannique a pris le relais. En dépit de nombreux actes d’intimidation, dont des fouilles intempestives et des insultes durant les audiences, il a tenu bon. Mais après 3 ans de bataille juridique menée par les autorités contre Mme Victoire, la seule réponse qu’elle peut donner passe par une défense juridique sans faille, capable de prouver son innocence et sa qualité de prisonnière politique. Avec le temps, la facture devient lourde, par rapport à ses moyens financiers. Et c’est exactement le but du régime qui cherche à asphyxier financièrement la défense pour malmener plus efficacement l’accusée, sans aucune défense.

Que faire

Gagner le combat de Victoire Ingabire c’est gagner le combat de tout le peuple rwandais opprimé par un pouvoir dictatorial innommable.

Ne laissons pas les dictateurs gagner le monde.

Le coût du procès à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples est estimé à VINGT QUATRE MILLE EUROS (24.000€)

Soyez généreux et faites des dons pour mobiliser cette somme.

Donnez 1 euro, 1 dollar, 1 franc, 1 yen, … car l’Union fait la force. Toute contribution sera appréciée.

Comment soutenir financièrement ?
Compte de la fondation

Fondation Victoire pour la Paix          Banque : BNP PARIBAS FORTIS          IBAN: BE56001672531388,           code BIC: GEBABEBB

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