Victoire Ingabire, figure de l’opposition rwandaise et présidente du parti non reconnu Dalfa-Umurinzi, a été arrêtée le 19 juin 2025 à Kigali, dans le cadre d’un procès visant plusieurs membres de son mouvement. Déjà emprisonnée de 2010 à 2018 pour des motifs largement considérés comme politiques, Ingabire rejoint en détention sept de ses collègues, détenus depuis plus de trois ans sans jugement. Les accusations portées contre elle incluent la formation d’un groupe criminel et l’incitation au désordre public, s’appuyant notamment sur leur participation à une formation sur la résistance non violente. Human Rights Watch dénonce une instrumentalisation de la justice pour réprimer la dissidence politique au Rwanda.
Ce nouvel épisode illustre la fermeture persistante de l’espace politique rwandais, étroitement contrôlé par le Front patriotique rwandais (FPR) du président Paul Kagame. La répression vise non seulement les partis d’opposition mais aussi les journalistes, la société civile et toute voix critique. Les autorités criminalisent des actes tels que la participation à des formations pacifiques ou la possession de livres sur la désobéissance civile. Dans un contexte de surveillance internationale accrue, notamment en raison du rôle du Rwanda dans le conflit en RD Congo, cette arrestation souligne le manque de pluralisme démocratique et les risques auxquels s’exposent les opposants.
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